Une petite blonde entre avec un copain collégien. Il la suit, pataud dans sa doudoune. «Il aime bien m'accompagner ici», dit-elle. Elle vient renouveler sa plaquette de pilules. La sage-femme en profite pour proposer aux deux jeunes un test de dépistage du VIH. Refus rigolard. «Par contre, on aurait besoin d'un mot d'absence pour les profs.» Une jeune femme passe la porte, sans rendez-vous. On lui propose de revenir dans l'après-midi - comme tous les mercredis, le centre est alors ouvert aux consultations inopinées. «Mais une fois que je rentre chez moi, c'est compliqué de ressortir», explique-t-elle, gênée. Nathalie Fourquin, la sage-femme, traduit : «Certaines femmes doivent justifier leurs absences auprès de leur père ou de leur conjoint.» Puis, c'est le tour d'une lycéenne toute fringante. «Je vous ai fait venir, dit la sage-femme, car on a repéré un taux de cholestérol un peu élevé dans votre prise de sang. Je voulais qu'on parle de votre régime alimentaire.»
Bilan et dépistage
Elles sont une dizaine d'adolescentes et de jeunes femmes, tôt ce matin-là, au centre de planification et d'éducation familiale (CPEF) de la rue Lasson, à Paris, dans le XIIe arrondissement. Nichée au pied d'un bâtiment neuf qui regroupe, depuis 2007, l'hôpital Trousseau et la maternité des Bluets, son entrée est discrète. Elle est pourtant empruntée chaque année par 9 000 femmes qui consultent pour une contraception, un bilan gynécologique, u