Dans nos démocraties, les think tanks occupent une position originale. Leur travail se situe à la charnière du monde académique et de l’action publique. Ni parti politique ni centre de recherches, ils doivent produire des travaux solidement documentés (ce qui les rapproche du monde académique) et, en même temps, être engagés, c’est-à-dire participer au débat et le faire avancer (ce qui le rapproche du parti politique).
Afin d'éviter la confusion des genres et des rôles, un think tank doit d'abord rendre visible son orientation philosophique et politique, à l'image de la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol) que je dirige et qui assume sa préférence pour un modèle «libéral, progressiste et européen». Il doit ensuite être indépendant des partis politiques, sur le plan financier et sur le plan de l'organisation. Par exemple, Fondapol met en ligne son budget et ses instances sur son site web. Souvent présenté comme proche de l'UMP, ce think tank ne reçoit aucun financement partisan et ne donnera aucune consigne de vote. En France, les lois sur le financement de la vie politique ne permettent pas aux laboratoires d'idées de prendre part à une campagne électorale.
Elargir le savoir, favoriser un débat de qualité, œuvrer au pluralisme des idées et éclairer la décision publique, telles sont les contributions d’un think tank à la démocratie. Les travaux doivent être intégralement - et gratuitement - accessibles pour quiconque désire les connaître sur Internet. Ainsi