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TRIBUNE

L’altermondialisme et l’effet papillon

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Débat avec Joël Roman et Chico Whitaker Où en est l’alter- mondialisme ? Modérateur : Eric LORET Samedi (14 h 30-16 heures)
par Riccardo Petrella, Fondateur de l’université du Bien commun
publié le 30 mars 2012 à 0h00

Trois constats. L’altermondialisme a été et reste une force majeure dans le monde de la construction utopique (fonction essentielle pour toute société) et des propositions d’opposition aux choix des groupes dominants. Si de nouveaux principes ont été conçus et sont passés dans le domaine de la culture, tels que «le développement durable», «la démocratie participative», «l’égalité des genres», ou «le droit à une protection universelle de base», on ne le doit pas à Nestlé, Monsanto, General Electric, GDF-Suez, Rio Tinto, BASF, Coca-Cola, Shell, General Motors… et encore moins à Goldman Sachs, BNP Paribas, City Corp, HSBC, la Banque centrale européenne et la US Federal Reserve Bank. On ne le doit pas non plus à leurs compagnons, tels que les Etats-Unis, le Royaume-Uni et leurs alliés, qui ont combattu l’acceptation de ces principes. On le doit au contraire aux «alternatifs».

Deuxième constat : l’altermondialisme n’a pas été capable de devenir la force de rassemblement mondial facilitant des mobilisations populaires de masse autour d’un nombre réduit d’actions prioritaires. Les masses populaires sont les seules en mesure d’influencer les changements nécessaires au cœur du système dominant, au plan politique, législatif, institutionnel, social et économique. A l’inverse, des groupes dominants ont eu un jeu facile à agir de manière coordonnée et «unie» (cohérente à leurs intérêts).

Enfin, les nouvelles et récentes formes de protestation et de révolte alternatives («printemps arabe