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Libération
TRIBUNE

L’économie par les régions

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Débat «Made in breizh» Modérateur : PHILIPPE DOUROUX, Samedi (10 heures-11 h 30)
par Jean Ollivro, Géographe, professeur à l’université de Rennes-II
publié le 30 mars 2012 à 0h00

Le slogan «Vivre et travailler au pays» résume à lui seul la détermination des Bretons. En 1950, la région est dans une situation lamentable (50% des fermes sans électricité, 90% sans eau courante) et concernée par une émigration massive. Elle est désormais attractive et les perspectives de l’Insee tablent sur un million d’habitants en plus d’ici à 2040. Le pays va gagner en trente ans la population perdue en cent trente-deux ans (1830-1962). Que s’est-il donc passé ? Que se passe-t-il ?

Tout d’abord, la Bretagne a obtenu des équipements performants. Elle a toujours cru aux activités productives. Si on veut créer de la valeur, il faut produire des biens monnayables, tangibles, prenant pied sur les richesses régionales (la terre, la mer).

Enfin, la volonté et l'identité sont essentielles. La création du Comité d'études et de liaisons des intérêts bretons (Celib) - que personne ne connaît - fut à l'origine de la régionalisation en France. Les réseaux bretons sont une mine. Sans prétention, il est clair que la Bretagne est la seule région à pouvoir entraîner toute la France vers la voie de la régionalisation. Elle réclame une décentralisation de rupture, notamment au plan énergétique, afin de construire un pays organisé sur plusieurs points forts et non un seul. A l'instar de Produit en Bretagne, elle crée une économie responsable et solide, surtout structurée autour de PME-PMI. S'il ne faut pas idéaliser la situation et que le boulet d'un centralisme obsolète freine des initiati