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TRIBUNE

Les «vieux» médias en danger

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Débat Universités, encore plus d’autonomie ? Modérateur : Philippe Douroux Samedi (12 heures-13 h 30)
par Julia Cagé, économiste à l’Ecole d’économie de Paris et à l’université de Harvard
publié le 30 mars 2012 à 0h00

Décembre 2011 : disparition de France Soir. Janvier 2012 : disparition de la Tribune.

On savait la Presse quotidienne nationale (PQN) fragilisée depuis de nombreuses années. Entre 2000 et 2010, la diffusion totale du Monde est passée de plus de 400 000 exemplaires à moins de 320 000, et ses concurrents ne se portent pas mieux. L'ensemble de la PQN a vu dans le même temps sa diffusion passer de 2 à 1,5 million d'exemplaires. On croyait que la presse quotidienne régionale (PQR) s'en sortait mieux, avec une diffusion totale de près de 5,5 millions d'exemplaires et un taux de pénétration élevé - 34% des Français (56% des Bretons !) lisent chaque jour au moins un titre de PQR. Et pourtant. La PQR a vu sa diffusion baisser de près de 1 million d'exemplaires entre 2000 et 2010. Rien qu'en février 2012, Paris Normandie,le Havre libre,le Havre Presse et le Progrès de Fécamp ont déposé le bilan. Les changements capitalistiques se sont multipliés ces dernières années : des dizaines de mariages pour autant d'enterrements, avec une forte baisse des effectifs des titres. Or la qualité d'un journal se mesure souvent à l'aune du nombre de ses journalistes et des moyens qui leur sont dévolus.

Malgré ces constats, la question de la presse écrite reste absente de la campagne électorale, comme si dans un monde dominé par la télévision et Internet, elle n’avait plus aucun rôle à jouer. On dénonce la nomination du président de France Té