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TRIBUNE

Renforcer la diversité sociale

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Débat Ecoles : une machine à trier ? Modérateur : Vincent Giret Samedi (16 h 30-18 heures)
par Pascal Morand, Directeur général de l’ESCP-Europe
publié le 30 mars 2012 à 0h00

Il n’est pas illogique que les élites soient enclines à faire en sorte que leurs enfants puissent «réussir» aussi bien qu’elles. Il est également clair que l’attention qu’elles prêtent à leur éducation et l’apprentissage informel, qui accompagne leur maturation, favorisent la surpondération de la représentation des classes sociales «supérieures» au sein des grandes écoles. Celles-ci en sont conscientes et déploient des politiques proactives afin de renforcer la diversité sociale.

La société contemporaine est cependant plus complexe que du temps où la bourgeoisie fleurissait à l’ombre des Trente Glorieuses. Elle s’est fragmentée sans jamais se recomposer et est entrée dans une longue période d’incertitude. L’éclatement des classes moyennes - comme celui des familles - a davantage livré les individus à eux-mêmes, quels que soient leur âge et leur milieu. La notion de bourgeoisie est devenue multiforme et fugitive.

Dans ce contexte, participer à la politique sociale nationale suppose d’abord de ne pas s’en tenir à un modèle «fixiste» de l’intelligence, et de promouvoir la diversité des talents, des modes de recrutement et des programmes d’enseignement, ainsi qu’une idée ouverte de la culture qui n’en nie pas l’importance. Cela suppose ensuite de faire en sorte que les marques qu’incarnent les grandes écoles soient perçues, et à raison, comme un lieu accessible et non d’exclusion. Enfin, il s’agit de participer activement à l’édification des nouveaux pôles de recherches et d’ensei