Super Rebelle est en campagne à Rennes. Christophe Alévêque revêt sa cape de héros dépressif et ronchon pour un spectacle inédit conçu à l’occasion du forum.
Qui est Super Rebelle et comment participe-t-il à la campagne ?
Super Rebelle est un personnage de spectacle, candidat virtuel à la présidence de la République. C’est un héros un peu pathétique, râleur, qui fait tout comme les vrais candidats, une sorte de miroir déformant ! J’ai voulu aller plus loin que le spectacle, voir les mécanismes d’une campagne de l’intérieur. Avec notre minibus siglé «Super Rebelle président», nous allons à la rencontre des gens dans une trentaine de villes en France. Je vais sur les marchés serrer des mains, distribuer des tracts et j’organise des cafés politiques où je dis aux gens : «Dites-moi ce que vous voulez. Je n’ai pas de programme, je note ce que vous me dites.» La démagogie est pleinement assumée. L’idée est de montrer une vraie parodie de la campagne, une caricature du débat politique. Super Rebelle est donc super menteur, super démago, super populiste. Le soir, les candidats sont en meetings, moi j’ai le spectacle qui est un exutoire, une sorte de thérapie démocratique.
Vous n’avez pas peur que cela décrédibilise les politiques et que cela crée de l’abstention ?
C’est exactement l’inverse. En faisant le pitre, j’essaye de redonner du sérieux à la politique. Il y a quelques semaines, j’ai commandé un vrai sondage, très sérieux. Les résultats obtenus sont alarmants : 40% des Français n’adhèrent à rien, et 18% seraient prêts à voter pour Super Rebelle. Sur le terrain, je ressens une baisse de morale, une vraie lassitude. C’est la dictature