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Les foyers monoparentaux laissés à eux-mêmes

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Quasi absente des débats électoraux, la précarité des parents isolés fait l’objet d’un colloque aujourd’hui, à Paris.
Il y a en France 1,76 millions de familles composées d'un seul adulte. (Photo Rick Wilking. Reuters)
publié le 3 avril 2012 à 0h00

Elles sont nombreuses à peiner. Elles sont nombreuses tout court. Pourtant, elles font partie des oubliées de la présidentielle. Elles, ce sont les familles monoparentales, ces parents isolés qui élèvent seuls leurs enfants. Le plus souvent des femmes (à 85 %), séparées ou divorcées. Le nombre de ces foyers a beau croître depuis quarante ans, représenter aujourd’hui plus d’une famille sur cinq (1), et montrer des signes de grande fragilité, quel est le programme ? Nicolas Sarkozy a bien proposé la création d’une agence de recouvrement des pensions alimentaires et le PS auditionné en février la Fédération syndicale des familles monoparentales, rien de solide. Alors, tel un coup de pression avant l’élection, la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) organise aujourd’hui un débat intitulé : «Familles monoparentales : un défi pour les politiques publiques ?»

L'enjeu est réel pour les 1,8 million de familles concernées, tant un seul parent rime souvent avec manque d'argent. Un tiers de ces familles sont pauvres, avec des revenus inférieurs de 60 % au revenu médian (2). Et leur taux de pauvreté augmente. Ces familles sont en outre surreprésentées dans la catégorie des bénéficiaires de minima sociaux. «Leur problème numéro 1, c'est vraiment le pouvoir d'achat», insiste Patricia Augustin, secrétaire générale de la Fédération syndicale des familles monoparentales. «Les familles les plus vulnérables sont celles dont la chef est une mère célibataire, jeune et pe