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TRIBUNE

Cinq ans d’enlisement numérique : une menace pour la qualité des soins

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Tribunes 2012dossier
par FLEUR PELLERIN, ALAIN ROUSSET et JEAN-MARIE LE GUEN
publié le 11 avril 2012 à 11h52
(mis à jour le 11 avril 2012 à 12h49)

Les Français pensent que leur système de santé est l‘un des meilleurs du monde. En réalité, faute d’investissements pour le moderniser, la France est en train de perdre du terrain de manière insidieuse. Elle ne tire encore aucun parti de l’application des technologies numériques aux activités de santé, en raccourci e-santé, pourtant source d’améliorations profondes pour les patients comme pour les professionnels et, très rapidement, d’économies substantielles. En la matière, le quinquennat qui se termine n’a pas été celui de la rupture mais de l’enlisement.

La généralisation de l’application des technologies numériques à la santé modifie la place du patient, de plus en plus acteur de sa santé. La personne va enfin être au cœur de l’organisation des soins, pensée en fonction d’elle et non de sa maladie. Le succès des sites Internet santé et le niveau d’information croissant des patients changent le dialogue avec le médecin. L’éducation à la santé va jouer un rôle important dans l’efficacité de la prise en charge et de la prévention des pathologies. La santé à domicile va remplacer l’hospitalisation systématique. Les impacts en sont énormes, tant sur le plan psychologique pour les malades, que pour les économies induites et pour le confort de travail des personnels hospitaliers, qui pourront se recentrer sur les actions exigeant l’hospitalisation.

La e-santé, c’est une meilleure qualité et une plus grande sécurité des soins, c’est, entre autres exemples, la transmission de donné