Menu
Libération

Les avocats ne digèrent pas les passerelles offertes aux politiques

Article réservé aux abonnés
Un décret du 3 avril permet, sous certaines conditions, aux ex-ministres et aux parlementaires de devenir avocats sans passer d'examen.
par
publié le 11 avril 2012 à 11h15

L'ordre des avocats de Paris a décidé à son tour, après le Conseil national des barreaux (CNB), d'engager un recours contre la possibilité accordée aux ex-ministres et parlementaires de devenir avocats sans examen, a annoncé mercredi le barreau de Paris.

Cette réforme, contenue dans un décret pris le 3 avril, s'apparente à «une régression des valeurs de la profession et à une remise en cause de la qualité du service rendu aux justiciables», affirme Christiane Féral-Schuhl, bâtonnier de Paris, dans un communiqué.

Aux termes de ce décret, qui crée une nouvelle «passerelle» d'accès au métier d'avocat, «les personnes justifiant de huit ans, au moins, d'exercice de responsabilités publiques les faisant directement participer à l'élaboration de la loi sont dispensées de la formation théorique et pratique et du certificat d'aptitude à la profession d'avocat», rappelle le communiqué.

Fin mars, le conseil de l'ordre des avocats de Paris avait demandé à la chancellerie un réexamen du projet de décret, rappelle le barreau, qui regrette un manque de «concertation» autour de ce texte.

Formulation «trop imprécise»

«Publié à quelques semaines seulement d'échéances électorales importantes, il apparaît aux yeux des avocats et des citoyens comme une brusque tentative de faire-valoir, en passant en force, des intérêts catégoriels», estime le bâtonnier.

«Cela ne sert ni l'image des avocats, n