Le professeur Guy Vallancien, urologue à l'institut mutualiste Montsouris, a rédigé un rapport sur «la place et le rôle des nouvelles instances hospitalières» dans le cadre de la réforme de la gouvernance des établissements de soins.
Dans ce rapport, l'expression de «culture managériale» en arrive à jouer, en tant que remède, le rôle que le foie jouait naguère chez les médecins de Molière. La culture managériale devient le fétiche, la panacée de tous les maux de l'hôpital, le parangon de toutes les vertus. Ce rapport est un hymne énamouré aux bienfaits de la libre entreprise appliquée aux dispositifs de soins, un éloge emphatique et naïf à un «management serein» de la «chaîne de production de soins». Cette philosophie transformant l'hôpital en entreprise, exigeant que le «vrai médecin» devienne une «denrée rare», est à nouveau réaffirmée avec force.
Ce type de déclarations, au-delà de la personne de celui qui les tient, nous semble emblématique des réformes des politiques de santé du gouvernement actuel, et plus encore de sa volonté politique d'en finir avec la culture des métiers. Cette philosophie néolibérale prescrit de ne plus penser «métier» avec «tous les cloisonnements qu'une telle division génère», mais penser «entreprise santé» où «des employés travaillent à un même projet». Le médecin, «denrée rare», devrait apporter une «valeur ajoutée» aux autres soignants au