Une affaire capitale a occupé le tribunal correctionnel de Lille, mercredi. Les faits ? Gravissimes. Lundi soir, vingt poules et trois coqs sont volés à Sainghin-en-Mélantois (Nord). La police tombe sur quatre Roumains dans une fourgonnette. Ça caquette à l'arrière. S'y trouvent neuf poules et deux coqs. Pour manger, expliquent-ils. Au poste. Le parquet décide de les juger en comparution immédiate. «C'est une plaisanterie ?» s'étrangle un magistrat, cité par la Voix du Nord, hier. Non. Mais le procès tarde. «La procureure refuse de soutenir l'accusation», confie un avocat. Peur du ridicule ? Le parquet la remplace par un chef de service. Qui requiert deux mois avec sursis. La défense «lui a aussitôt volé dans les plumes», explique la Voix. «S'ils n'avaient pas été roumains, ils n'auraient jamais été déférés en comparution immédiate !» explique M^e Florent Fache, qui évoque un butin «ridicule» : «A 12 euros la poule, ça fait 150 euros de préjudice.» Et les volatiles ont été rendus… Jugement : un mois de prison avec sursis, et 1 000 euros de dédommagement pour la clôture découpée. Partie civile, M^e Frédéric Dartigeas se demande si cela justifiait de mobiliser «trois juges, un parquetier, un greffier, un huissier, une interprète, une enquêtrice de personnalité». «Mais, apparemment, il fallait "tranquilliser" le secteur.» Cela dit, l'avocat a «toujours onze