Nicolas Sarkozy se pose aujourd'hui à Ajaccio pour sa campagne, et pour «faire le point sur la sécurité en Corse». Vaste programme. En quinze jours, l'île vient de connaître deux attentats à Ajaccio, dont un mortel, une tentative d'attentat contre la sous-préfecture de Corte, le 1er avril, et deux assassinats, dimanche dernier près d'Aléria. Au total, la Corse en est à huit meurtres depuis le début de l'année (22 l'an passé), pour 300 000 habitants.
ras-le-bol. Contraste saisissant, la petite délinquance reste rare, peu de vols, d'agressions. Mais le taux d'homicides culmine parmi les plus élevés d'Europe, provoquant un profond ras-le-bol. Le grand banditisme s'atomise après la mort de grands parrains, et des conflits privés, des projets immobiliers contrariés, se règlent dans le sang.
La justice s’organise cependant. La police aussi. Depuis janvier 2009, la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) a créé un groupe dédié au banditisme corse, dont les dossiers sont instruits par la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille. Choix très critiqué par les personnes ciblées. Guy Orsoni, soupçonné de quatre meurtres en 2009 pour anticiper des menaces qui pesaient sur son père Alain, a mené cinquante-cinq jours de grève de la faim pour dénoncer les conditions d’instruction de ses dossiers. Son père, patron du club de foot d’Ajaccio, l’a suivi (pendant quarante-huit jours), trois proches aussi. En vain. Ils ont arrêté samed