Depuis l'affaire Merah, il y a un mois, la communication à tout va de Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur, est taxée «d'électoraliste» et d'outrancière par l'opposition, mais aussi par des avocats et magistrats. L'exposition quasiment en direct dans les médias, le week-end dernier, de l'enquête sur les meurtres de l'Essonne a provoqué la colère du président du Syndicat de la magistrature (SM), Matthieu Bonduelle. Dans une lettre du 16 avril au garde des Sceaux (lire l'intégralité sur Libération.fr), il dénonce ces «fuites» organisées par «la place Beauvau», comme des «violations du secret de l'instruction». Les juges chargés du dossier n'ont été informés, «qu'après la presse, de l'interpellation effective du premier suspect».
Le SM qui avait alerté samedi la chancellerie sur «ces divulgations orchestrées par les collaborateurs de Claude Guéant» avait demandé «une intervention ferme» du garde des Sceaux pour «éviter le sabotage de cette instruction criminelle» et «faire cesser cette tentative de récupération politique» avant la présidentielle . Mais Michel Mercier a laissé faire, au grand dam du SM : «Vous n'avez rien dit non plus lorsque M. Guéant a publiquement pris la direction de l'enquête judiciaire» à Toulouse, ni «lorsque des coups de filet dans les milieux islamistes