Décodages biologiques, fasciathérapie, kinésiologie comptent parmi les nombreuses thérapies «miraculeuses» dénoncées par la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) dans son nouveau guide qui vient de paraître (1). Derrière ces pratiques prônant le bien-être voire la guérison de maladies, même les plus graves, œuvrent des organisations structurées ou des «thérapeutes» isolés. «Historiquement les mouvements sectaires résultaient de groupes importants. On assiste depuis dix ans à une augmentation des gourous agissant seuls. Même s'ils n'ont que dix patients, ils peuvent causer d'énormes dégâts», souligne Hervé Machi, secrétaire général de la Miviludes.
Rupture. Un témoin décrit dans le guide le parcours de son frère, Alain, atteint d'une tumeur à l'œil. Sur les conseils d'une kinésiologue, le malade abandonne sa chimiothérapie pour s'en remettre à la «biologie totale». Il ne veut pas d'«un protocole chimique qui l'empoisonne» et «refuse de servir de cobaye à une médecine qui le traite comme un simple numéro». Alain est mort quelques mois plus tard à l'âge de 42 ans. Et c'est bien dans cette rupture avec la médecine conventionnelle que réside le danger de ces thérapies parallèles. En privant le malade de soins adaptés, elles diminuent ses chances de guérison. Ce dénigrement de la médecine classique fait partie de la phase de soumission du «patient». En se présentant