Médecin généraliste dans le sud de la France, depuis 33 ans, Bernard Joussaume est devenu une des chevilles ouvrières du combat pour le baclofène.
«Je ne suis pas spécialiste de l’addiction, ni psy. Mais j’ai beaucoup de casquettes : médecine humanitaire, Samu. Je travaille dans un quartier plutôt privilégié. C’est un hasard complet si je me suis retrouvé dans ce combat. Je n’avais jamais soigné d’alcoolique, mais j’ai un ami qui me dit un jour qu’il a un fils alcoolique, qu’il ne sait pas quoi faire, mais qu’il a entendu parler d’un livre et d’un médicament. Je suis tombé sur le bouquin. Je l’ai dévoré. Et voilà. Pourquoi le prescrire à un seul cas ? Mais parce que c’était un copain. Et le résultat a été incroyable. C’était il y a deux ans.
«Depuis, je suis une trentaine de patients, j'ai repris espoir et surtout j'en ai redonné ! Le baclofène est vraiment un produit puissant. Les contre-indications et les effets secondaires sont plutôt moindres que ceux que l'on a avec les benzodiazépines et les antidépresseurs. Les effets secondaires sont très variables selon les patients : de aucun à très importants. Ce n'est pas un médicament miracle, son efficacité peut être totale, partielle ou nulle, mais il est extrêmement prometteur et porteur d'espoir. Je traite mon 150e patient, mais pas plus. Je ne veux pas que la Sécu se retourne contre moi. Je fais tout dans les règles : je le prescris en mettant bien sur l'ordonnance que c'est hors AMM (1).
«On touche à des lobbys. J’