En cette année électorale américaine où tout sujet devient très vite un enjeu politique, c'est l'ultra-conservateur Rick Santorum, ancien candidat à l'investiture républicaine, qui a le premier lancé le thème de l'éducation dans l'arène à la course présidentielle. Fin février, dans le Michigan, lors d'un discours enflammé dont il a le secret, Santorum a prononcé une petite phrase qui a fait grand bruit. «Le président Obama a dit un jour qu'il voulait que tout le monde en Amérique aille à l'université», a-t-il lancé, «quel snob !».
Peu importe le fait que Santorum ait quelque peu déformé les propos de Barack Obama - il a dû faire semblant de s'excuser un peu plus tard -, la violente polémique qui a suivi traduit bien le débat qui perdure depuis plusieurs années aux Etats-Unis sur l'utilité ou pas de poursuivre ses études et de décrocher un diplôme universitaire. Les propos de Santorum ont déclenché toute une série de réactions dans la presse, avec des interventions de professeurs et d'universitaires soulignant à longueur de colonnes «les bénéfices d'une éducation de haut niveau pour les jeunes Américains». Mais d'autres ont également relancé l'argument de l'élitisme des universités outre-Atlantique et de la nécessité de développer un système plus égalitaire.
Tendance. Dans un pays où le mythe du self-made-man fait toujours son chemin, la polémique risque de se poursuivre encore quelque temps. «La réalité est que depuis cinquante a