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Libération

L’équation impossible

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Ne pas avoir de diplôme devient un handicap de plus en plus lourd et en avoir un ne garantit pas le travail qu’on espérait. Une situation qui plombe les jeunes.
publié le 29 avril 2012 à 19h06

«Je cherche du travail depuis que mon contrat de thèse s'est terminé en juin 2009. J'y suis allée d'abord tranquille, puis de façon intensive depuis un an. Et je n'ai toujours rien. Après dix ans d'études, je touche l'allocation de solidarité, environ 450 euros par mois» : Audrey Gourdin, 32 ans, voudrait travailler dans la communication scientifique, comme chargée de mission. Elle a un doctorat en génétique et biologie moléculaire, un diplôme d'ingénieure en agronomie, parle couramment trois langues, etc. «Mais je suis arrivée à la conclusion que je suis trop diplômée», dit-elle.

Audrey Gourdin a répondu à des dizaines d'annonces, envoyé des candidatures spontanées à des entreprises pharmaceutiques, des organismes de recherches et des organisations internationales, fait jouer des relations pour obtenir des entretiens, s'est inscrite à Pôle Emploi et sur des réseaux en ligne, a fait un bilan de compétences… «En tout et pour tout, je n'ai eu qu'un rendez-vous un peu encourageant en vue d'un petit job, et je ne sais même pas si cela va déboucher.» Audrey, qui donne des petits cours en prépa au concours de médecine et organise des soirées de tango - une passion - pour arrondir ses fins de mois, est-elle réellement «trop diplômée» ? A l'heure où le diplôme est présenté comme le meilleur garant contre le chômage - qui touche 22,4% des actifs de 15-24 ans (1) -, cela peut sembler paradoxal.

Critères

En réalité, sa situation n’est pas si exceptionnelle et i