«Il me reste vingt et un mois à tirer, il fait beau, je ne veux pas y retourner.» La confidence date de juin 2010. Après quoi, Marie assure n'avoir jamais revu le père de sa fille, Amine Bentounsi, condamné à huit ans de prison pour le braquage d'un supermarché. Profitant d'une permission de sortie, le multirécidiviste s'envole de la prison de Châteaudun (Eure-et-Loir). Le 21 avril, après une brève course-poursuite à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), un gardien de la paix l'abat d'une balle dans le dos. La cavale aura duré près de deux ans.
La prison qu'il voulait fuir à tout prix, Amine la connaissait bien. A 29 ans, il avait onze condamnations au compteur, dont trois devant les assises. A peine entré dans l'adolescence, il fait les 400 coups : bagarres à l'école, petits cambriolages ou vols de voitures. «Déchaîné, perturbateur, compliqué» : sa grande sœur, Amal, le reconnaît volontiers . Amine, qui a vu le jour dans la cité Pierre-Collinet à Meaux (Seine-et-Marne), le 5 septembre 1982, n'est pas un gosse facile. Leurs parents, qui font des ménages, travaillent dur pour nourrir la fratrie - six enfants en tout. Amal, qui mène une vie sage à l'écart des histoires de quartier, tente de l'entraîner dans son sillage. En vain. Dès l'âge de 11 ans, il est placé en foyer d'accueil. Mais pour ses voisins, c'est aussi un «gamin attachant».
«Enfer». «Il adorait me coiffer les cheveux», dit Marie. La petite blonde pétillante de 28 an