Menu
Libération
Interview

«L’apprentissage doit être une vraie formation»

Article réservé aux abonnés
Elmaze. 22 ans, au chômage partiel après un apprentissage en puériculture à Paris :
publié le 11 mai 2012 à 22h26

«J’attends que l’apprentissage soit considéré non pas comme une solution de secours au chômage des jeunes mais comme une véritable formation, où on nous accompagne. La proposition de Nicolas Sarkozy d’imposer des quotas de 5% d’apprentis dans les entreprises me sortait par les yeux. Le risque, c’est que les employeurs se servent de nous pour faire le sale boulot.

«Le contrat de génération de Hollande est une très belle proposition, mais à double tranchant. Le fameux tuteur expérimenté doit avoir envie de prendre un jeune sous sa responsabilité pour lui transmettre son savoir-faire. Pour ça, il faut que les entreprises prennent en compte la charge de travail supplémentaire que cela représente. Moi, j’ai eu de la chance, je travaillais en crèche pour la mairie de Paris et ça se passait très bien. Mais j’ai beaucoup d’amis qui ont des problèmes avec leurs maîtres d’apprentissage. Ça se finit aux prud’hommes, et souvent ils abandonnent en cours de formation.

«Pour moi qui suis d’origine haïtienne, le discours de Hollande sur l’immigration est très important : il rappelle qu’on a autant besoin des immigrés qu’ils ont besoin de la France. C’est un échange. J’ai déjà travaillé en hôpital, et j’ai vu le manque de personnel. Pourquoi renvoyer les étrangers qui peuvent combler ce manque ?

«J’attends aussi beaucoup sur le logement. Je n’ai pas les moyens de me payer une chambre à Paris. Ma mère travaille comme agent d’entretien et ne peut pas m’aider. Heureusement, une ancienne collègue m