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Libération

Le doute profite au «roi de la belle»

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publié le 17 mai 2012 à 21h46

Acquitté pour la quatrième fois de sa carrière mercredi, Antonio Ferrara reste en prison. Il a encore vingt-deux ans à tirer, pour un braquage de banque dans l'Essonne en 1997, une tentative d'homicide et deux évasions. Mais mercredi, jugé en appel à Paris pour le braquage en 1999 du bureau de poste de Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), il a eu droit «au bénéfice du doute». En première instance, en 2006, il avait pris quinze ans de réclusion. Et l'avocat général avait requis mardi «entre 10 et 12 ans» contre le «roi de la belle» en raison notamment de «la présence de l'ADN nucléaire d'Antonio Ferrara sur un gant de motard retrouvé dans le véhicule de l'automobiliste pris en otage». Mais ses avocats, Frédéric Trovato, Lionel Moroni et Eric Dupond-Moretti, ont instillé le doute en dénonçant une enquête bâclée. Me Dupond-Moretti a rappelé l'état du compteur pénitentiaire de Ferrara : «On en est à 41 ans et six mois d'emprisonnement pour un homme de 38 ans qui n'a pas de sang sur les mains, c'est une peine monstrueuse.» Grâce aux confusions et aux remises de peine, il est libérable en 2034. «Ce n'est pas extraordinaire d'acquitter Ferrara dans un dossier comme celui-là, a expliqué Dupond-Moretti. Bien sûr, vous pouvez vous dire : "Il y a quand même 80 chances sur 100 que ce soit lui." Au café du commerce, vous avez le droit de faire ça, mais pas ici ! C'est dans votre serment : le doute profite à l'accusé.»