Menu
Libération
Récit

Une équation à milliers de détenus pour Taubira

Article réservé aux abonnés
Bénéficiant d’une bonne image, la garde des Sceaux risque de voir son budget grevé par les constructions de prisons décidées sous Sarkozy.
Christiane Taubira à sa prise de fonction au ministère de la Justice, le 17 mai 2012. (Photo Pascal Rossignol. Reuters)
publié le 19 mai 2012 à 0h17

Alors que les magistrats fouillent leurs archives pour trouver d'éventuelles prises de position de Christiane Taubira sur la justice, d'autres ont réagi avec une rapidité surprenante à sa nomination : les connaisseurs de la question pénitentiaire. Plus étonnant, ils semblent heureux de leur nouvelle ministre, des militants de l'Observatoire international des prisons (OIP) - classés «gauchistes irresponsables» par la majorité sortante - aux syndicalistes de FO pénitentiaire, franchement sécuritaires.

Christiane Taubira va devoir soigner ce quasi-unanimisme des premiers jours, ce qui ne sera pas simple. Pas seulement parce qu’il faudra calmer les mouvements de surveillants qui se succèdent depuis un mois (FO appelle à de nouvelles actions la semaine prochaine). Mais surtout parce que le dossier pénitentiaire représente un enjeu budgétaire énorme… qui pourrait vider de leur contenu les quelques promesses de campagne de François Hollande en matière de justice.

Surpopulation. «Il va falloir très vite faire un tri entre les projets de construction de prisons, y compris pour les revoir et réorienter les budgets», confiait la semaine dernière (avant la nomination de la garde des Sceaux), Marie-Pierre de la Gontrie, responsable des questions de justice au PS. Le candidat Hollande a promis la création de 1 000 postes chaque année, à répartir (on ne sait dans quelles proportions) entre la justice et la police. Dans ce match, la première n'aura sans dout