Les chaises sont disposées en cercle. Des tapis de sol ont été installés au milieu pour que les enfants puissent jouer. Couchés dans un coin deux chiens guides d'aveugles patientent. Tous les deuxième vendredi du mois, le Service d'aide à la parentalité des personnes handicapées (SAPPH) de l'Institut de puériculture de Paris invite des parents malvoyants ou aveugles à un groupe de parole. Ils sont six aujourd'hui. Venus pour chercher des conseils ou, pour les plus aguerris, partager leur expérience. Au milieu des mamans, un gros ventre. C'est Marion, jeune trentenaire enceinte de son premier enfant arrivée ici pour «se rassurer» et trouver les réponses aux «milles questions par jour» qui l'assaillent.
Limites. Pas facile en effet d'attendre un enfant lorsque l'on est handicapé. Alors qu'on les imaginerait volontiers surveillées comme le lait sur le feu, les futures mamans sourdes, malvoyantes ou en fauteuil sont relativement isolées dans le suivi de leur grossesse. Est-ce parce qu'il n'y a pas assez de personnes concernées? Peut-être : il est impossible de dénombrer le nombre de mères handicapées. Par manque de moyens? Sans doute.
Reste que peu de professionnels de santé sont spécifiquement formés à cette question et que les lieux pour accueillir ces parents sont tous à Paris et se comptent sur les doigts d’une main.
Si le SAPPH dispense des conseils pratiques, que l'Hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris accompagne les grossesses des femmes