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Libération

Le sort d’une famille sans-papiers et SDF scandalise la justice

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publié le 31 mai 2012 à 21h36

«Je ne nie pas les efforts que vous faites, mais nous sommes devant une situation de grande détresse. Une famille monoparentale avec quatre enfants en bas âge à la rue, c’est quand même inquiétant.» Avant de rendre son ordonnance, le juge du tribunal administratif de Lyon a fait hier la leçon au représentant de la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) : «Tant que ces personnes sont là, et quelle qu’en soit la raison, elles ont droit à un hébergement.»

En février 2011, madame S. arrive du Kosovo avec ses deux fillettes et enceinte de jumeaux dont elle accouche en France. Comme tous les demandeurs d’asile, elle est hébergée dans un centre d’accueil. Mais le 18 mai, déboutée de sa demande d’asile, elle est priée de vider les lieux, se voit offrir quatre nuits d’hôtel, puis est mise à la rue. Depuis, entre deux hébergements d’urgence grâce au 115 ou avec l’aide d’associations, la famille S. dort dans la gare de Perrache.

La mère et plusieurs de ses enfants souffrant de diverses pathologies, ils pourraient se voir délivrer un titre de séjour pour raisons de santé. L'avocat Jean-Philippe Petit a utilisé une ordonnance du Conseil d'Etat du 10 février prévoyant «qu'il appartient aux autorités de l'Etat de mettre en œuvre le droit à l'hébergement d'urgence reconnu par la loi à toute personne sans abri qui se trouve en situation de détresse médicale, psychique et sociale». Le juge a fait droit à