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Libération
Reportage

«Je fais un lien avec l’affaire Merah»

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Après l’agression de samedi, la communauté juive de Villeurbanne évoque un climat malsain.
publié le 4 juin 2012 à 22h06

«J'ai pas la kippa parce qu'à chaque fois c'est source d'embrouilles.» En compagnie de quatre autres adolescents juifs, David, 14 ans, est en train de manger un sandwich sur un banc situé en face de la mairie de Villeurbanne. Yoel, lui, porte la kippa. «Je ne veux pas renoncer à ma religion», dit-il. «Quand tu la mets, on va te dire "sale juif"», lui répond David. Dylan, tête nue, se mêle à la conversation. «Un jour on jouait au foot et le ballon a roulé dans la rue. On m'a dit : "Sale juif de merde."» Ces cinq adolescents affirment tous avoir été l'objet, un jour, de propos antisémites. Tous ne sont pas de Villeurbanne. Yoel habite Paris, dans le XIXe arrondissement, quartier à forte concentration juive. Mais tous se sentent menacés. «On se sent pas en sécurité, même devant la "syna" [synagogue, ndlr]», dit Yoel. Bien sûr, ils ont entendu parler de l'agression, samedi, à Villeurbanne, de quatre jeunes juifs portant la kippa. David dit d'ailleurs les connaître.

Alors qu'ils se rendaient à la synagogue de l'école Beth Menahem pour un office religieux, ces quatre hommes, âgés d'une vingtaine d'années, ont été «insultés et bousculés par trois individus» décrits comme étant «d'origine maghrébine». Ils ont continué leur trajet. Mais les agresseurs sont revenus à la charge, rejoints par une dizaine de personnes armées d'un marteau, d'une batte de base-ball et d'une barre de fer. Selon la police, s'en