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Libération

La mesure Duflot fait trembler les murs

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Loyers . L’annonce de blocage, saluée par les associations de locataires, est très critiquée du côté des bailleurs.
publié le 4 juin 2012 à 22h26

L’immobilier est intoxiqué à la hausse des prix. Le blocage des loyers à la relocation, annoncé par la ministre du Logement Cécile Duflot, vient donc contrarier de vieilles habitudes. Les propriétaires ne pourront plus procéder à des augmentations à leur entière discrétion à l’occasion d’un changement de locataire. Cette mesure ne signifie pas pour autant que les loyers vont être gelés : ils continueront à augmenter en fonction de l’indice de révision annuel qui colle à l’inflation. Les revenus locatifs des propriétaires sont donc protégés de l’érosion monétaire.

«Appétence». Mais l'annonce gouvernementale suscite des réactions très hostiles parmi les associations de bailleurs et les professionnels de l'immobilier. «Des propriétaires vont retirer des biens du marché et des investisseurs ne vont plus venir dans le marché, car l'un des attraits de l'immobilier était cette progressivité possible des revenus», estime Jean-Pierre Perrin, le président de l'UNPI (Union nationale de la propriété immobilière). «L'investisseur […] a besoin d'un certain degré de liberté. La contrainte tue l'appétence à investir», tonne pour sa part François Gagnon, le président du réseau d'agences ERA. «Toute mesure qui contraint le bailleur n'est pas viable. Elle est même susceptible d'en décourager beaucoup», estime enfin le président de la Fnaim (Fédération nationale de l'immobilier), René Pallincourt.

Ces réactions montrent qu'en dépit de la crise économique, la montée