Menu
Libération
Décryptage

Les mains dans le cambouis aux Droits des femmes

Article réservé aux abonnés
Après vingt-six ans sans ministère de plein exercice pour la question féminine, la nomination de Najat Vallaud-Belkacem suscite beaucoup d’attentes. Explications et rencontre.
Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, et Christine Taubira, garde des Sceaux, lors d'une rencontre avec des membres de l'Association européennes contre les violences faites aux femmes au travail, à Paris, le 21 mai. (FRED DUFOUR. AFP)
publié le 10 juin 2012 à 20h56

Un hôtel particulier du VIIe arrondissement parisien, à quelques pas de l'Assemblée nationale. Classé au patrimoine, l'hôtel de Broglie porte beau, mais a besoin d'un bon coup de pinceau. Dans ce lieu historique, où Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances, avait pris ses quartiers, où Nicolas Sarkozy à peine élu composa son gouvernement en mai 2007, puis céda la place au ministre de la Ville Maurice Leroy, siège désormais une femme. Najat Vallaud-Belkacem, 34 ans, porte-parole du gouvernement Ayrault et surtout ministre des Droits des femmes.

Elle reçoit dans un brouhaha de marteau-piqueur, enfin assourdi quand elle referme la porte capitonnée du bureau. Disponible, précise, bien consciente du côté en chantier du lieu. A l’image de son ministère, redevenu autonome. Une renaissance après vingt-six années d’existence en pointillés sous la forme de secrétariats d’Etat, de missions interministérielles, ou d’absence totale. Ici, tout est à construire, explique Najat Vallaud-Belkacem. Et dans l’urgence.

Dès mercredi, elle soumettra de conserve avec la garde des Sceaux, Christiane Taubira, son premier texte au Conseil des ministres : un projet de loi sur le harcèlement sexuel. Gardera-t-elle la main sur ce projet rédigé par la chancellerie ? Aura-t-elle les moyens de ses ambitions ? Tour du propriétaire.

Comment réinstaller un ministère ?

Jeudi 17 mai. Alors que les nouveaux ministres se livrent à l'exercice de la passation de p