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Don du sang pour les gays : l’égalité des droits, facteur de risque ?

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publié le 19 juin 2012 à 0h17

Serait-ce la première bêtise de Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé ? Jeudi, à l'occasion de la Journée du don du sang, elle a cru bien faire. Et a lâché que «les homosexuels hommes devraient bientôt être autorisés à donner leur sang». Précisant : «On peut et on doit revoir cette politique. La sécurité doit être assurée, il n'est pas question de prendre le moindre risque en termes de transfusion, mais le critère ne peut pas être l'inclination sexuelle.» Donc, les gays pourraient donner leur sang. A priori, une gentille idée mais, voilà, en matière de santé publique, il faut parfois se méfier des bons sentiments.

Aujourd'hui, sur le front du sida, l'épidémie est forte chez les homosexuels, avec un nombre de nouveaux cas très élevé. Ainsi, chez ceux fréquentant des lieux sexuels, une incidence (nombre de nouveaux cas par an) de 4% est constatée, ce qui est énorme. Or, les tests actuels de recherche du virus ont toujours une fenêtre d'incertitude, il y a quelques jours de battement entre le moment de la contamination et celui de la détection par les tests. Donc, si durant cet intervalle la personne donne son sang, il y a une probabilité de ne pas s'en apercevoir. «Le risque existe, note une épidémiologiste de renom. C'est pour cela que les gays sont exclus du don de sang.» «Discrimination», «homophobie», rétorquent certains, qui mettent en avant que le risque ne réside pas dans le fait d'être homosexuel, mais dans c