Dans la cour de la brigade, des gendarmes s’appuient sur le mur d’un garage. Parfois l’un ou l’une s’éloigne, baisse la tête, ou croise ses bras à hauteur d’épaules. Deux de leurs collègues ont été tuées, dimanche soir, dans un village voisin.

Elles pensaient intervenir sur un différend anodin, après un appel reçu à la communauté de brigades de Pierrefeu, dans le Var. Dans l'après-midi, plusieurs cambriolages avaient eu lieu à Collobrières, à 15 kilomètres de là. L'auteur présumé avait été reconnu et un habitant volé voulait s'expliquer avec lui. Dans la voiture qui file au milieu du massif des Maures après la réception de l'appel, vers 21 h 15, une maréchale de 35 ans, en poste à Pierrefeu depuis 2009, mère de deux enfants de 13 et 5 ans, et une adjudante de 29 ans, arrivée depuis quinze jours. Elles étaient «jeunes mais expérimentées, toutes les deux officiers de police judiciaire», précise le colonel Laurent Bitouzet, qui commande le groupement de gendarmerie du Var.

Poursuite. Une fois à Collobrières, les gendarmes grimpent chez l'auteur présumé des cambriolages. La maréchale des logis se trouve prise dans une bagarre, frappée au sol, puis l'homme, âgé de 30 ans, s'empare de l'arme de service de la gendarme et deux projectiles la tuent sur le coup. La jeune adjudante prend alors la fuite, mais l'homme se lance à sa poursuite, tire à six reprises au moins dans les ruelles, d'après les étuis retrouvés tout au long du parcours. Il finit par la tuer e