Une centaine de salariés de Continental faisaient mercredi la tournée des hautes instances de la République, frappant à la porte de l’Elysée puis de Matignon pour dénoncer des reclassements en nombre insuffisant après la fermeture en 2010 de l’usine de Clairoix (Oise).
«Va-t-on trahir la parole donnée et abandonner les travailleurs au drame du chômage de longue durée ? Ce serait indigne». A l'ombre de l'imposante statue du général De Gaulle sur les Champs-Elysées, Roland Szpirko, conseiller des Conti, lit in extenso la lettre adressée par les travailleurs de Continental-Clairoix et leur comité de lutte au président Hollande et au Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
«Nous espérons que votre gouvernement se décidera à agir pour ne pas le permettre. C'est ce qu'attendent nos camarades, des actes, enfin des actes», conclut-il sous les applaudissements de la centaine d'ex-salariés du site de l'Oise du fabricant de pneus allemand.
Une petite délégation est allée remettre leur missive à l’Elysée, puis le groupe sous bonne escorte des forces de l’ordre et dans une ambiance bon enfant, s’est rendu à Matignon où des représentants devaient être reçus.
Sur les 1 110 salariés de l’usine, seuls 250 ont aujourd’hui un CDI et quelque 600 sont inscrits à Pôle Emploi, selon le comité.
L'organisme chargé des reclassements «n'a pas fait son boulot, 85% des gens ont eu des formations de caristes ou de poids-lourds entre autres, mais il n'y a que 250 qui sont en CDI aujourd'hui