Virage à 180 degrés à la préfecture de police de Paris. Le nouveau préfet, Bernard Boucault, ne reconduira pas les arrêtés antimendicités pris l'an dernier par son prédécesseur, Michel Gaudin, sur les secteurs des Champs-Elysées (VIIIe arrondissement), du Louvre (Ier) et des Grands Magasins (IXe). Les deux premiers arrivent aujourd'hui à leur terme, tandis que le dernier a pris fin en janvier dernier. Ils interdisaient de mendier et prévoyaient une amende de 38 euros pour les contrevants, voire des mesures de reconduite à la frontière.
Ces arrêtés visaient en particulier les réseaux de Roms. La préfecture, dans un communiqué, explique que leur efficacité n'est pas probante, mais reconnaît qu'ils ont «facilité le travail des enquêteurs dans l'identification des donneurs d'ordre».
Combattre les réseaux, par leurs victimes
La préfecture évoque la difficulté à recouvrer les amendes et une sanction peu dissuasive, ou encore «plusieurs décisions récentes, du juge administratif comme du juge judiciaire, [qui] sont venues réduire l'apport des arrêtés antimendicité pour la mise en œuvre de mesures coercitives de reconduite à la frontière».
Elle pointe également un phénomène de «report de la mendicité en marge des périmètres couverts». Ce que confirme Jacques Bravo, le maire (PS) du IXe arrondissement, qui se réjouit de cette décision : «Il s'agissait d'une mesure cosmétique, ce n'est pas en cachant les maux qu'ils disparaissent. La mendicité s'est déplac