Au postulat féministe de Simone de Beauvoir - «On ne naît pas femme, on le devient», Nancy Huston, écrivain et essayiste, propose «on ne naît pas homme». Un slogan qui en amène un autre - «on ne naît pas violent» - que Moïra Sauvage décline dans un livre passionnant sur une question toujours tabou : l'agressivité des femmes. Guerrières ! A la rencontre du sexe fort est un essai indispensable, aux femmes autant qu'aux hommes. Pas seulement parce qu'il étudie la violence féminine - ce qui n'est pas nouveau puisque, depuis une quarantaine d'années, quelques féministes ont publié des réflexions sur le sujet.
Le mérite essentiel de Moïra Sauvage est justement de s’en inspirer pour en étudier les causes et les effets partout sur la planète, notamment dans les pays en guerre, donc loin du seul espace domestique où l’on aime tant encore confiner les femmes, même agressives. L’enquête est anthropologique et lumineuse.
Son sommaire montre l'ampleur du projet : il y est question de guerrières d'hier et d'aujourd'hui, mais aussi de soldates envoyées au front, de policières armées, de sportives, de terroristes et autres gangs-women. D'engagées aussi, sans armes mais toujours combattantes, qui réfutent toutes, et par les actes, le cliché des femmes «compassionnelles, passives, non-violentes par instinct», dont l'avocate Gisèle Halimi démontrait «la fable» dans Libération quand, en 2004, le monde découvrit les