«Les géographes sont des gens malheureux», résume Hubert Tison. Là où les historiens sont appelés à décrypter l'actualité jusque sur les plateaux de télé, ils sont plutôt rayés de la carte des débats. «C'est parce que l'on a une représentation fausse de la géographie, analyse la professeure Laurence de Cock. Comme l'histoire, elle a participé à la création d'une conscience nationale républicaine. On pense à une science descriptive, et non politique. C'est faux ! C'est une matière qui est aujourd'hui problématisée, comme le montre le thème du développement durable qui irrigue les programmes.»
Merci le développement durable ? «Je crois surtout que ceux qui ont des classes de seconde en ont marre du bourrage de crâne auquel ils doivent procéder sur ce thème, épingle un de ses collègues. Au fond, si la géo déchaîne moins de passion, c'est peut-être qu'elle est moins un enjeu. La France n'est plus un empire. Du coup, sa grandeur se joue plus sur sa culture et son histoire que sur sa géographie.»
A en croire Hubert Tison, la géo aurait souffert de l'ex-ministre socialiste de l'Education Claude Allègre. Et de sa décision de confier aux professeurs de sciences de la vie et de la Terre l'enseignement de la géographie physique : «Celle d'autrefois était trop pointue, mais on aurait pu trouver un équilibre. Plus personne ne sait ce qu'est une plaine aujourd'hui. On devrait remettre des fondamentaux dans cette matière, la rendre plus attray