Comment qualifieriez-vous les relations actuelles entre police et citoyens ?
Il est difficile de parler de dégradation car nous ne disposons pas d’indicateurs fiables pour mesurer la qualité de ce lien. Je préfère dire que ces relations ne sont pas en adéquation avec les exigences de notre démocratie. C’est un service public qui ne fonctionne pas comme un service au public. Ne serait-ce que dans l’accueil dans les commissariats : il n’est pas normal que les citoyens aient une appréhension à entrer dans un commissariat. Pôle Emploi et la Sécurité sociale ont fait des efforts pour l’accueil du public, on pourrait imaginer que la police puisse travailler sur ce sujet aussi.
L’explosion du nombre de procédures pour outrage et rebellion contre des policiers est-elle un des symptômes de ce malaise ?
Complètement. C’est le signe d’un appareil policier qui se crispe et qui répond par voie de procédures. C’est aussi le symptôme d’une absence de considération, voire d’une réelle agressivité de certains jeunes vis-à-vis de la police. On assiste à une véritable escalade de ces tensions. Il serait d’ailleurs bien que les parquets se soucient de cette question. Car on sait que, quand un commissariat cumule ces procédures, c’est qu’il fonctionne mal et qu’il y a un risque de bavure. Ce n’est donc pas anodin.
Qu’attendez-vous du nouveau ministre de l’Intérieur pour décrisper le lien police-citoyen ?
Il faut trouver un discours qui revalorise le