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Police : Valls veut regagner du terrain

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Après dix ans de sarkozysme, les relations entre les forces de l’ordre et les citoyens sont au plus mal. Mais l’exemplarité prônée par Hollande se heurte à un ministre qui ne veut pas froisser ses troupes.
publié le 26 juin 2012 à 22h16

Manuel Valls n'aura pas fait longtemps semblant de croire au projet de récépissé lors des contrôles d'identité visant à lutter contre les contrôles abusifs. Contrôles devenus ces dernières années l'un des principaux stigmates de la dégradation des relations entre policiers et citoyens. Même si le projet de récépissé ou de ticket (promesse numéro 30 du programme de François Hollande) est officiellement «toujours à l'étude», le nouveau ministre de l'Intérieur multiplie les déclarations visant soit à décrédibiliser la mesure, soit à laisser entendre qu'elle est inapplicable. Se contentant de rappeler cette semaine aux futurs commissaires quelques règles de politesse et de déontologie, comme le bannissement du tutoiement. Un petit recadrage oral peu engageant.

Malaise. «L'encadrement légal du travail des policiers est une garantie, pour les citoyens, mais aussi pour les policiers. Le récépissé fait partie de cet encadrement, c'est une mesure symbolique nécessaire», prévient Michel Marcus, magistrat honoraire et délégué général du Forum français pour la sécurité urbaine (FFSU), qui se réunit aujourd'hui et demain à l'Assemblée nationale. Il y sera beaucoup question de prévention, et de relation entre police et citoyen. Enjeu majeur pour l'élaboration de la future politique de sécurité du gouvernement.

«Cette relation n'a cessé de se dégrader depuis dix ans, depuis la fin de la police de proximité. Notamment dans les quartiers populaires où l'