Menu
Libération

Kamel Doghmane, l’ombre des Iris

Article réservé aux abonnés
Jugé, avec 18 prévenus, pour trafic de drogue dans la cité marseillaise, le trentenaire est soupçonné d’avoir, même en prison, dirigé le réseau.
publié le 28 juin 2012 à 21h06

En mars, Kamel Doghmane n'était pas dans le box de la cour d'assises d'Aix-en-Provence. Mais son nom revenait souvent. Douze personnes étaient jugées après la mort de Taoufiki, gamin de la cité marseillaise des Iris, battu à mort en 2008 car soupçonné d'avoir commandité le braquage d'un dealeur (Libération du 21 mars).

Sous-fifres. Doghmane n'avait pas été renvoyé devant les assises : il se trouvait au moment des faits dans un train. Du reste, s'il avait été là, Taoufiki ne serait peut-être pas mort. Car Kamel Doghmane a de l'autorité, de l'ascendant sur les Iris. On le soupçonne même d'y être le vrai patron, «le boss», du trafic «intense» que la 7e chambre du tribunal correctionnel de Marseille juge depuis lundi. Dans le box, des sous-fifres impulsifs, malpolis, rigolards, insolents sans même le vouloir. Et puis Kamel, silencieux, contenu, attentif à tout ce qui se dit.

Le président, Patrick Ardid, sanguin comme certains prévenus, pose dès le premier jour le cadre du trafic, ses conséquences sur le quartier. Un premier gamin tué en 2004 de 25 coups de couteau parce qu'il avait tenté de carotter un dealeur. Des habitants parfois obligés de patienter en bas de chez eux, de demander la permission pour monter. Des ouvriers qui viennent travailler menacés. Les policiers en ont fait l'expérience : après la mort de Taoufiki, alors qu'ils enquêtaient sur le trafic (qui ne s'est jamais arrêté), ils ont vu un jour deux agents EDF s