Combattre les inégalités entre femmes et hommes permettra de stimuler la croissance et le bien-être. Non, ce ne sont pas les féministes qui le disent, mais… l'OCDE dans un rapport récent sur l'égalité entre les sexes comme nouvelle source de croissance «à long terme, solide et durable». Constatant que les femmes représentent près de 60 % des diplômés mais que leur taux d'emploi reste inférieur de 13 points à celui des hommes (65 % contre 78 %), leur salaire inférieur de 16 %, et qu'elles occupent moins du tiers des postes de direction, l'OCDE parle de «gaspillage des années d'investissement dans l'éducation des filles» et souligne que les pays devraient «tirer meilleur parti de la contribution économique potentielle des femmes». Beaucoup de pays font face au vieillissement de leur population, à une baisse des taux de fécondité et anticipent une pénurie de main-d'œuvre dans certains secteurs : d'où l'intérêt que représente le potentiel d'emploi des femmes. Avant l'OCDE, la Banque mondiale et la Commission européenne ont déjà mis en avant le bénéfice attendu de l'égalité femmes-hommes.
Dans ces approches, les femmes sont vues comme un investissement rentable, et les inégalités envers elles comme des obstacles à la «réalisation de leur pleine productivité». Le raisonnement en termes de rentabilisation du «capital humain» caractérise l'idéologie de ces organismes. Si une démarche progressiste n'a nul besoin de prouver que l'égalité ent