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Récit

Sciences-Po ou les largesses d’une institution sans tête

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Les magistrats de la Cour des comptes dénoncent les dérives financières et l’opacité de l’école. Son nouveau directeur doit être désigné d’ici à octobre.
L'entrée de Sciences-Po, rue Saint-Guillaume à Paris. (Photo Franck Fife. AFP)
publié le 8 juillet 2012 à 21h36

Une gestion financière laxiste, parfois à la limite de la légalité, un mode de direction autocratique, peu respectueux de dialogue interne, et une succession aux règles opaques : trois mois après la mort de Richard Descoings, la transition à la tête de Sciences-Po, à Paris, met en lumière un certain nombre de dérives. Le prochain directeur, qui sera désigné d’ici à octobre, devra vite s’y atteler s’il ne veut pas que l’image de l’école soit atteinte.

Après les révélations fin 2011 du site Mediapart sur les rémunérations faramineuses des dirigeants de Sciences-Po, à commencer par Richard Descoings, le Monde a publié, samedi, les premières conclusions d'un rapport de la Cour des comptes sur la situation financière de l'école. Ce texte, qui va être adressé aux intéressés pour recueillir leurs commentaires, est particulièrement sévère. Concernant les primes de la direction - entre 10 000 et 100 000 euros par personne en 2011 - sur lesquelles Richard Descoings s'était expliqué dans Libération, la Cour des comptes critique leur attribution dans le plus grand secret. Or Sciences-Po - ou l'institut d'études politiques (IEP) de Paris - est gérée par la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP). Et le conseil d'administration de la FNSP aurait dû en être informé au préalable.

Les frais sont aussi épinglés. La mission sur la réforme du lycée dont Nicolas Sarkozy avait chargé Richard Descoings en 2009 aurait ainsi coûté près d'un million d'euros et aurait été en