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Libération

«C’est un saut dans l’inconnu»

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Dix séminaristes viennent d’être ordonnés à Notre-Dame de Paris, en présence de 400 prêtres.
publié le 10 juillet 2012 à 20h06

A10 h 45, le cardinal-archevêque de Paris, André Vingt-Trois, inaugure un long ballet. A chacun des dix séminaristes agenouillés devant l’autel qu’il ordonne, samedi 30 juin à Notre-Dame de Paris, il impose les mains, posant sa paume et ses doigts sur leurs têtes. Dans la nef, se forme un impressionnant cortège de plus de 400 prêtres du diocèse de Paris qui, chacun à leur tour, vont faire de même. Le bourdon (la cloche au son le plus grave) résonne. Moment-clé du rituel, l’imposition des mains transforme chacun des séminaristes en prêtre. La cathédrale est comble, 2 000 personnes y ont pris place, pour la plupart des proches des «ordinands». A l’extérieur, 3 000 personnes suivent la cérémonie retransmise sur des écrans géants.

Dix nouveaux prêtres à Paris en 2012, c'est plutôt une bonne année. L'an passé, ils n'étaient que six. Dans son homélie, André Vingt-Trois tire cependant la sonnette d'alarme : «Beaucoup de chrétiens semblent ne pas mesurer l'enjeu de l'affaissement du nombre de prêtres. Ils imaginent qu'il y a toujours une solution qui viendra d'ailleurs, pourvu que l'Eglise soit à leur service.» Il enjoint aux familles de ne pas contrecarrer d'éventuelles vocations. L'ordre alphabétique aidant, Paul-Marie de Brunhoff, barbe finement taillée, est en tête du cortège des futurs prêtres. «J'ai été beaucoup marqué dans mon enfance par la foi chrétienne», racontait le jeune homme de 29 ans, la veille de son ordination.

Expérience. Ses paren