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Libération

Enquête sur le vol Rio-Paris : Airbus et bouche cousue

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Un document révèle que l’avionneur était conscient dès 2010 du dysfonctionnement d'un instrument, le «directeur de vol», mis en cause dans l’accident.
publié le 10 juillet 2012 à 22h16

Alors que la juge Sylvia Zimmermann, en charge de l’enquête sur le crash du vol Rio-Paris d’Air France en 2009, recevait hier les parties civiles, un élément embarrassant pour Airbus a été mis au jour par un proche des victimes brésiliennes. Ce document officiel, passé largement inaperçu, montre qu’Airbus était conscient dès la fin 2010 du dysfonctionnement du directeur de vol. Alors même que cet équipement, qui a pu induire le pilote en erreur, n’a été mis en cause que la semaine dernière, dans le rapport final du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA).

Le directeur de vol affiche les actions que le pilote doit effectuer sur le manche. La nuit du crash, les sondes qui mesurent la vitesse ont givré. Privé de cette information, l'ordinateur ne pouvait faire ses calculs. Le directeur de vol a donc disparu de l'écran. Mais au bout de quarante secondes, il a réapparu pour la seconde fois et donné l'ordre de cabrer l'avion (vers le haut). C'est ce qu'a fait le pilote. Or, c'est cette mauvaise manœuvre qui a provoqué le décrochage, c'est-à-dire la chute de l'appareil. Dans son rapport, le BEA juge «probable» que le pilote a suivi l'ordre de la machine. Une interprétation contestée par Airbus. «D'autres facteurs ont pu jouer. On ne peut pas le savoir avec certitude», dit un proche de l'avionneur.

Ordre. Quoi qu'il en soit, l'avion a bien donné une mauvaise consigne au pilote. Cette découverte a été faite par un enquêteur d'Airbus à l'automne 2010. L'