Menu
Libération
Analyse

La Cnil à l’ère de l’hyperflicage

Article réservé aux abonnés
Violation des données personnelles sur Internet, droit à l’oubli, géolocalisation, salariés surveillés, nouvelles missions : la Commission Informatique et Libertés n’a jamais été autant sollicitée.
publié le 10 juillet 2012 à 22h16

Signe que les Français ne badinent pas avec leur vie privée, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a enregistré l'an dernier le chiffre record de 5 738 plaintes. Une hausse de 19% par rapport à 2010, selon le rapport annuel présenté hier. La Cnil, créée par la loi Informatique et Libertés de 1978, est «à une étape décisive de son évolution», a affirmé sa présidente, Isabelle Falque-Pierrotin. «L'explosion des données personnelles liées au développement de la société numérique», et «les nouvelles missions» confiées à la Cnil expliquent ce phénomène, selon elle. L'essor du service de plaintes en ligne, mis en place il y a deux ans, n'y est pas étranger non plus. En 2011, 26% des plaignants ont utilisé Internet pour s'adresser à la Cnil.

A elles seules, les plaintes relatives au «droit à l'oubli» sur le Net ont grimpé de 42% l'an dernier, totalisant 1 000 demandes de suppression de contenus en ligne (textes, photos, vidéos). «La population est plus mature, plus sensible à l'utilisation des données personnelles», analyse la présidente de la Cnil. Il faut dire que l'empreinte des internautes sur la Toile se développe à toute allure, boostée par la multiplication des réseaux sociaux, des moteurs de recherche et des services de géolocalisation.

Centre nerveux. L'usage exponentiel des smartphones, «devenus le centre nerveux de la vie numérique», préoccupe tout particulièrement la Cnil, auteur d'un