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Récit

Ordination de prêtres : l’Eglise a le bourdon

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Une moyenne d’âge de 70 ans pour les curés, pas de nouvelles têtes dans un diocèse sur deux, des vocations dans les congrégations les plus conservatrices… Le constat est alarmant.
publié le 10 juillet 2012 à 20h06

C’est plutôt la disette et les vaches maigres. Pour 2012, l’Eglise catholique aura, en France, 150 nouveaux prêtres. La saison des ordinations, concentrée traditionnellement fin juin/début juillet, se termine. Dans son communiqué officiel, la Conférence des évêques de France (CEF) se félicite notamment qu’il y ait, en 2012, des ordinations à La Rochelle (Charente-Maritime), Saint-Flour (Cantal) ou au Havre (Seine-Maritime). Dans l’un et l’autre de ces endroits, aucun nouveau prêtre n’avait été ordonné depuis le milieu des années 2000. Certes, 150 ordinations, cela se situe plutôt dans la fourchette haute des dernières décennies. Mais la réalité est plus désastreuse pour le catholicisme français qu’il n’y paraît. Une cinquantaine de diocèses, soit plus de la moitié, n’auront pas, cette année, de nouveaux prêtres.

«J'en suis très triste», dit Hippolyte Simon, l'archevêque de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Le séminariste qu'il devait ordonner, cette année, a abandonné en cours de route. Terre catholique, la Manche n'a pas non plus d'ordination en 2012. Mais son évêque, Stanislas Lalanne, se considère mieux loti que beaucoup de ses confrères. «Je suis évêque ici depuis cinq ans et j'ai ordonné six prêtres», explique-t-il. D'une certaine façon, il a raison. Certains diocèses n'ont même plus aujourd'hui de séminaristes en formation.

quadrillage. Crucial depuis une trentaine d'années, le renouvellement des prêtres devient la quadrature du cercle po