Finalement, les sénateurs ne détestent pas qu'on les presse. La «procédure accélérée» (une seule lecture par chaque chambre), choisie par le gouvernement pour parvenir fin juillet à une nouvelle définition pénale du harcèlement sexuel, leur fait l'effet d'un «remède de cheval», a souligné hier le sénateur socialiste Roland Courteau. Jusque tard dans la soirée, ils ont discuté et amendé le projet de loi du gouvernement, dans un climat résolument consensuel. De fait, l'abrogation, le 4 mai, par le Conseil constitutionnel, de l'article phare du code pénal qui définissait ce délit, jugé trop flou, a laissé sur le carreau des victimes souvent engagées dans un combat de plusieurs années. Les sénateurs en ont été littéralement consternés. Avant même que François Hollande tout juste élu Président ne s'émeuve du sort des victimes et promette une nouvelle loi dans l'urgence, des élus de la chambre haute, de droite comme de gauche, s'étaient autosaisis du sujet. Et ont déposé sept propositions de loi.
Le gouvernement leur a finalement coupé l'herbe sous le pied en proposant de rédiger son propre texte. Bons joueurs, les rapporteurs des différents groupes du Sénat ont félicité hier les deux ministres qui s'y sont attelées «avec promptitude» : Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, et Christiane Taubira, garde des Sceaux. Bref, à quelques réserves près, le Sénat a fortement plébiscité hier le texte qui lui était soumis. Re