L’autre jour, je me rendais à une réunion sur la gestion de crise, lorsqu’un individu m’a foncé dessus à Neuilly-sur-Seine, sur un passage piéton, avant de m’insulter lorsque j’ai entrepris de lui donner un cours de sécurité routière accéléré. Alors qu’il tentait de sortir de sa voiture de luxe en me tenant un langage ordurier, je lui ai dit que j’étais flic et que, s’il me frappait, cela risquait de lui coûter plus cher. Cela ne l’a pas calmé. Il m’a insultée à nouveau de façon très violente tandis que je relevais son numéro d’immatriculation. J’ai perçu dans ses yeux une haine et une violence qui m’ont ramenée quelques années en arrière, lorsque je travaillais au cœur des banlieues et qu’il n’y avait pas de jour sans croiser cette haine de la part de ceux que j’étais censée protéger et sécuriser. Aujourd’hui, améliorer les relations police/population en imposant le vouvoiement systématique et la remise d’un certificat de bonne conduite, pardon, de contrôle, me paraît réducteur, même si tout ce qui peut aider à reconstruire le respect et la confiance est prioritaire.
J'ai moi-même passé ma jeunesse dans une banlieue qualifiée de difficile. J'ai côtoyé des jeunes voyous qui, à l'âge où je me rendais en faculté de droit, montaient, casque sur le visage, dans des BMW aux plaques masquées, commettre leurs premiers braquages. J'ai été témoin des véhicules brûlés et des choufs chargés d'alerter du passage de la police, équipage parfois composé de deux policiers tentant d'