Ce qui se manifeste dans l’obsession du poids est le dégoût de ne pas reconnaître ce corps qui, se transformant, modifie la donne devenue complexe avec la disparition de l’innocence et de l’insouciance enfantine, des relations de soi à soi et de soi aux autres. Une dimension plus profonde donc que les simplissimes et réducteurs souhait-vœu, volonté-désir de maigrir que serinent et exposent les médias qui inondent d’images retouchées les magazines et les panneaux publicitaires.
Et que médicalisent les nutritionnistes et psychiatres de plateau qui acceptent leurs invitations à venir vendre leurs régimes.
La nostalgie d’un corps adolescent pulsatile et désirant, source de sensations voluptueuses, mère de toutes les émotions… Voilà la source et le graal réincarné par le corps funambule et surexposé des mannequins ! Et elles sont nombreuses les «passantes» à écouter le chant des oiseaux de bon augure et à tomber dans les panneaux, en pensant pouvoir si facilement se débarrasser du «trop-plein de chair» qui a fini par entourer les «cavernes» en se répartissant parfois si grossièrement qu’il rend cruel ou grotesque le surplus de désir qu’il n’arrive plus à délimiter.
Cette obsession du poids et son corollaire, la honte de l’âge, toutes deux socialement et culturellement déterminées, organisent l’existence de certains sujets-patients jusqu’à ce que l’amaigrissement devienne une fin en soi et un véritable mode de vie, puisqu’il leur semble être le seul où ils puissent exercer leur contr