«Je me réjouis que ce soit la ministre des Droits des femmes qui s’empare de ce sujet. Car la question de l’abolition est une question d’égalité hommes-femmes. Cela nous paraît aujourd’hui peu contestable. Ce n’est pas un hasard, lorsqu’on regarde les derniers sondages : plus on est homme, plus on est âgé, plus on est opposé à une pénalisation des clients.
«L'argument de la liberté de disposer de son corps, brandi par nos opposants, ne tient pas. Il me semble même au contraire que noussommes les véritables défenseurs de la liberté de disposer de son corps. Nous nous battons pour que la sexualité soit extraite de la loi du marché. Depuis quand le marché est-il facteur d'égalité ? Avoir le droit de disposer de son corps, ce n'est pas la même chose que d'avoir le droit de disposer du corps de l'autre parce qu'il a besoin d'argent, de profiter d'une situation de faiblesse.
«Nous attendons de la conférence de consensus organisée par le ministère qu’elle travaille en se fondant sur l’esprit de la résolution sur l’abolition votée en décembre 2011. Mais il faut avancer maintenant. Le préalable à tout texte est pour nous l’abrogation du délit de racolage passif. Il faut absolument inverser la charge de la responsabilité pénale.
«La question, plus large, des moyens pour une sortie de la prostitution est pour nous fondamentale. Il faudrait, par exemple, travailler sur le statut de victime du proxénétisme. Aujourd’hui, il y a en France de nombreuses condamnations pour proxénétisme