Il suffit de rien pour que le sujet s'embrase. Le 23 juin, la nouvelle ministre aux Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, déclarait au JDD qu'elle souhaitait que la prostitution disparaisse. Une semaine plus tard, les travailleurs et travailleuses du sexe étaient dans la rue.
Najat Vallaud-Belkacem n’a en réalité fait que réitérer la position constante du PS sur le sujet, position abolitionniste officiellement adoptée par la France… en 1960. Et régulièrement rappelée depuis.
«Violences».Le 6 décembre, les députés de droite et de gauche ont encore voté une résolution réaffirmant cette position. Point. La proposition de loi sur la pénalisation des clients, déposée dans la foulée, n'a jamais été inscrite à l'agenda. Et, selon plusieurs sources gouvernementales, aucun projet de loi ne sera déposé prochainement : «Il y a d'autres priorités cette année.» Il est même fort probable que le gouvernement ne soit pas à l'initiative d'un texte et préfère au final laisser les parlementaires travailler sur la question. Le ministère des Droits des femmes entend malgré tout faire exister ce sujet très porteur. Najat Vallaud-Belkacem a annoncé la tenue prochainement d'une «conférence de consensus», qui consisterait à mettre autour d'une table les acteurs concernés afin qu'ils élaborent des propositions communes. Une trentaine d'associations pro et anti-abolition ont déjà été entendues. La discussion est cependant politiquement fléchée : il s'agir