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Libération
Reportage

En Zambie, pays témoin des programmes antisida

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C’est l’un des pays les plus aidés financièrement et c’est l’un des pays où la maladie a le plus régressé. Preuve que, même si la mortalité reste élevée, les politiques fonctionnent.
publié le 20 juillet 2012 à 20h46

Comme un cri du cœur : «C’est une maladie comme les autres, on prend notre traitement, et cela marche, comme pour le paludisme ou la tuberculose.» Nous sommes à Nangoma, à près de 200 kilomètres de Lusaka, la capitale de la Zambie, dans un petit hôpital de campagne tenu par une organisation chrétienne, Chaz (1). Ils sont quatre : deux hommes et deux femmes. Leur allure : celle de tout le monde et un visage à mille lieues des premières images du sida, alors chargées de cette maigreur si caractéristique. Ils sont quatre, vivant dans de petits villages, et tous les quatre sont sous traitement antisida (ART, pour antirétroviraux).

En Zambie, 420 000 séropositifs bénéficient aujourd'hui des ART. Dans ce petit pays de 13 millions d'habitants, coincé au nord de l'Afrique du Sud et ravagé par l'épidémie de sida depuis vingt ans, tout a basculé en l'espace de quelques années. En décembre 2003, pour à peine une centaine de patients sous ART, il y avait juste trois lieux qui les prescrivaient : aujourd'hui, il y en a 509 à travers le pays. En 2005, à peine un séropositif sur quatre pouvait bénéficier de médicaments. Aujourd'hui, plus de 75% des patients qui en ont besoin y ont accès. On pourrait multiplier les données encourageantes qui marquent cette rupture. La plus importante, bien sûr, est qu'en 2001 on estimait que 15,6% de la population adulte était contaminée par le virus du sida, aujourd'hui c'est autour de 13%. En di