Dix ans déjà. C’était en 2002, lors du congrès de Barcelone, la communauté internationale mettait sur les rails le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, une structure inédite de financement pour combattre ces trois fléaux.
En 2012, le succès est là, massif, et nul ne le conteste : jamais la solidarité n'aura été aussi puissante sur une question sanitaire. En dix ans, le Fonds a approuvé le financement de subventions pour un montant total de 22,6 milliards de dollars (18,5 milliards d'euros), repartis dans plus de 1 000 programmes, échelonnés dans 150 pays. Et ce n'est pas tout car, à côté de cette aide multilatérale, il y a eu des aides bilatérales, parfois imposantes comme le programme américain dit Pepfar (President's Emergency Plan for Aids Relief), crée en 2003 et qui a apporté 48 milliards de dollars en cinq ans. Mais aussi le travail des multiples fondations comme celle de Bill Gates. Et, au final, ce constat : «Nous avons la confirmation que c'est faisable de contrôler l'épidémie, dès lors que les ressources sont là», dit le professeur Michel Kazatchkine, ancien directeur du Fonds mondial, aujourd'hui en charge du dossier sida-toxicomanie dans les pays de l'Asie de l'Est à l'ONU.
Question : va-t-on y arriver ? Aujourd'hui, les experts évaluent à 16 milliards de dollars les sommes dépensées chaque année autour du sida. «Ce qui est très encourageant, détaille Michel Kazatchkine, c'est que nous sommes à parité entre le