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Libération
Récit

Philippe Courroye mord le parquet

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Le procureur de Nanterre conteste sa nomination au poste d’avocat général à Paris, qu’il qualifie de «sanction disciplinaire».
publié le 20 juillet 2012 à 21h26

Il vit cela comme une «sanction» et est déterminé à se battre. Philippe Courroye, 53 ans, procureur de la République de Nanterre, refuse la mutation au poste d'avocat général près la cour d'appel de Paris que lui a annoncée la chancellerie. Il l'a écrit dans une lettre acérée, révélée par le Point, adressée au directeur de cabinet de Christiane Taubira, Christian Vigouroux. Le procureur y martèle sa détermination à tout faire pour garder son poste. «Votre décision s'apparente à un déplacement d'office, c'est-à-dire à une sanction disciplinaire qui ne dit pas son nom et contre laquelle j'entends m'opposer par toutes les voies de droit», écrit Courroye. «Aucun élément objectif de nature à caractériser un comportement préjudiciable exigé pour le prononcé d'une mutation dans l'intérêt du service ne figure dans mon dossier administratif, dont j'ai pu prendre connaissance lors de mon entretien avec Mme la directrice des services judiciaires», insiste-t-il.

A la chancellerie, on tente de calmer le jeu. La mutation, dit-on, «vise à donner un peu plus de sérénité à une juridiction qui a connu des difficultés depuis quelques mois», et à «restaurer un bon déroulement du service et de l'institution judiciaire». Et non, ce n'est pas du tout une sanction, puisqu'elle se fait «à grade égal».

«Bien sûr que c'est une sanction ! tonne Me Jean-Yves Dupeux, l'avocat de Philippe Courroye. Tous ceux qui connaisse